La soutenance de thèse de Séverine Toussaint aura lieu le Vendredi 21 septembre à 14h à l'amphithéâtre d'Anatomie comparée et de Paléontologie.

Séverine Toussaint

Vers les origines des Primates : mains et pieds dans une perspective interdisciplinaire

Composition du jury :

  • Marian Dagosto, Professeure, Northwestern University, Chicago (rapporteure)
  • Jesse W. Young, Professeur, Northeast Ohio Medical University, Rootstown (rapporteur)
  • John Nyakatura, Professeur, Humboldt University, Berlin (examinateur)
  • Annemiek Cornelissen, CR CNRS, HDR, Université Paris-Diderot (examinatrice)
  • Gaël Clément, Professeur, MNHN (examinateur)
  • Marc Godinot, DE EPHE, MNHN (directeur de thèse)
  • Denis Youlatos, Professeur, Aristotle University of Thessaloniki (co-directeur de thèse)

Résumé :

Les origines des Primates font l’objet d’importantes controverses. La radiation initiale des premiers Primates ainsi que leurs liens phylogénétiques précis au sein des Euarchonta (le clade incluant les Primates, Scandentia, Dermoptères et Plesiadapiformes) sont débattus. De plus, l’interprétation fonctionnelle et évolutive de certains caractères morphologique qui définissent les Primates est incertaine. Parmi eux, se trouvent l’acquisition de capacités de préhension manuelle et pédale, avec un pied spécialisé dans la saisie et un gros orteil opposable, ainsi que des ongles remplaçant les griffes sur les phalanges distales. De ce fait, le morphotype ancestral des Primate est très étudié, bien que l’arborealité et la petite taille de nos premiers ancêtres soient consensuelles. Le but de cette thèse était de revisiter certains aspects encore flous des origines des Primates, en se concentrant sur les mécanismes de préhension de la main et du pied, à travers une approche interdisciplinaire mêlant éthologie, biomécanique, anatomie comparée et analyse phylogénétique. Un réexamen du genre Plesiadapis (Plésiadapiforme) conduit au questionnement de l’hypothèse récente concernant les relations phylogénétiques des premiers primates. De plus, une étude quantitative des postures manuelles et pédales en relation au type de support utilisé lors de la locomotion, suivie d’une analyse morphologique des métapodes et phalanges de mains et pieds, ont été conduites sur différentes espèces de Primates et non-Primates. Les résultats furent ensuite couplés de façon intégrative afin de relier les caractères morphologiques à leur fonction, tout en évaluant leur importance phylogénétique. Les résultats de ces travaux permettent de proposer des hypothèses alternatives concernant deux caractères clés chez les Primates, comme la fonction initiale des ongles : liés plutôt à une capacité sensorielle que mécanique ; ainsi que concernant le scenario environnemental qui a pu conduire à l’évolution de leurs capacités de préhension pédale : supports fins verticaux et non la niche de fines branches. Également, un nouveau type de capteur de force spatialement résolu a été créé dans l’optique de mieux caractériser les contraintes biomécaniques en jeu lors de la locomotion arboricole. Ce dernier a des applications dans différents domaines, comme la robotique.

Publié le : 28/08/2018 11:57 - Mis à jour le : 20/02/2023 14:31

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