Informations pratiques

La soutenance de thèse de Julien Devillez aura lieu le Lundi 1er octobre à 14h à l'amphithéâtre de la grande galerie de l'évolution.

Julien Devillez

Les Erymida (Crustacea, Decapoda) : un groupe éteint ?

Thèse de doctorat sous la direction de Sylvain Charbonnier

Composition du jury :

  • J. Haug - professeur, Ludwig-Maximilans-Universität, Munich (rapporteur)
  • C. Schweitzer - professeure, Kent State University, Kent (rapporteure)
  • J. Vannier - directeur de recherche, Université Claude Bernard Lyon 1 (rapporteur)
  • L. Corbari - maître de conférences, Muséum national d'Histoire naturelle (examinatrice)
  • B. Lathuilière - professeur, Université de Lorraine (examinateur)
  • S. Crasquin - directeur de recherche, Muséum national d'Histoire naturelle (examinatrice)
  • S. Charbonnier - maître de conférences, Muséum national d'Histoire naturelle (directeur de thèse)

Résumé :

Les érymides sont des crustacés décapodes marins ayant une morphologie comparable à celle des homards actuels. Ils sont regroupés au sein d’une unique famille, les Erymidae Van Straelen, 1925, caractérisée par la présence d’une plaque intercalaire dorsale. Ces crustacés se sont diversifiés et répandus dans le monde entier au Jurassique et ont perduré jusqu’au Paléocène. Ils sont fossilisés aussi bien dans des dépôts issus d’environnements de faible profondeur, comme les calcaires lithographiques de Solnhofen (Allemagne), que d’environnements très profonds, comme les nodules de La Voulte (France), en passant par des milieux de plate-forme intermédiaire comme le Terrain à Chailles (France).

Depuis les premières descriptions d’érymides, au début du XIXe siècle, de nombreux auteurs se sont attachés à décrire de nouvelles formes et à tenter d’élucider les affinités phylogénétiques de ces crustacés éteints. Ces nombreux travaux ont abouti à l’installation et à la propagation de confusions rendant douteuse la systématique des érymides tant au niveau des genres que des espèces. Ces problèmes taxinomiques particulièrement marqués chez les érymides sont accompagnés d’un débat sur leur classification au sein des Pleocyemata. Jusqu’au début du XXIe siècle, la majorité des auteurs les classaient dans l’infraordre des Astacidea mais de récentes analyses phylogénétiques suggèrent l’intégration des érymides au sein des Glypheidea. Une autre étude a même abouti à la remise en cause du statut éteint des érymides. En effet, Schram & Dixon (2004) ont observé la plaque intercalaire sur l’actuel Enoplometopus A. Milne Edwards, 1862. Leur analyse a aboutie au regroupement de cette forme actuelle avec les érymides au sein d’un même clade nommé Erymida.

Les objectifs de cette thèse sont donc de remédier aux problèmes taxinomiques des érymides, d’élucider leurs affinités phylogénétiques et d’apporter des éléments permettant de mieux comprendre leur mode de vie et leur succès évolutif. Pour ce faire, une révision systématique aussi exhaustive que possible, appuyée sur l’étude de plus d’un millier de spécimens, a été réalisée. Elle a permis d’homogénéiser la systématique du groupe et d’identifier les caractères nécessaires à l’étude phylogénétique.

Les résultats obtenus montrent que les érymides constituent un groupe particulier d’Astacidea auquel Enoplometopus n’appartient pas et la topologie de l’arbre de strict consensus soutient une refondation complète de la systématique du groupe. Cette étude a aussi été l’occasion de formuler des hypothèses paléobiogéographiques qui demeurent, hélas, en grande partie spéculatives et incomplètes du fait des importantes discontinuités géographiques et stratigraphiques du registre fossile. Des observations des yeux, de la morphologie des pinces et de pores cuticulaires, entre autre, ont également permis d’émettre des hypothèses sur le mode de vie de ces crustacés disparus.

 

Publié le : 28/08/2018 12:10 - Mis à jour le : 20/02/2023 14:30

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