Trois photos des membres du CR2P figurent parmi les images lauréates du concours La preuve par l’image 2021.

Le CNRS s’est associé à l’Association francophone pour le savoir (ACFAS) pour décliner le concours La preuve par l’image en France. Le concours La preuve par l’image est dédié aux images issues de la recherche et ce dans tous les domaines. Toutes les techniques de production visuelle sont acceptées : photographie, radiographie, modélisation, microscopie, etc.

Parmi les 20 images sélectionnées pour constituer la sélection annuelle, 3 sont issues du CR2P.

 

Les photos des membres du CR2P

Les couleurs de Cassiope

Voilà un petit gastéropode du genre Cassiope remarquablement bien conservé ! Cette belle coquille turriculée a été découverte à Edelbach en Autriche, dans un site fossilifère daté d’environ 90 millions d’années. Le motif coloré porté de son vivant se dévoile exposé sous lumière ultra violette. Presque indétectable à l’œil nu, il s’organise ici en plusieurs rangées de taches : les zones claires (blanches et jaune clair) correspondent aux parties ayant comporté une grande densité de pigments et dont la composition reste encore à découvrir ; les zones sombres (grises, vertes et bleuté) sont, elles, moins riches en pigments. Dans le monde animal, la couleur peut avoir des fonctions adaptatives variées : camouflage, avertissement des prédateurs, communication intraspécifique… Chez les mollusques, comme les gastéropodes et les bivalves, les fossiles sont les seuls matériaux permettant de produire des données sur l’évolution de leur couleur à l’échelle de millions d’années.

Technique : Photographie sous lumière ultra-violette

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Les couleurs de cassiope
Crédits
© Philippe Loubry, Didier Merle, Centre de Recherche en Paléontologie – Paris, CR2P

Labyrinthe unicellulaire

Les foraminifères, des organismes marins unicellulaires, peuplent depuis plus de 500 millions d’années les milieux marins ou saumâtres, des pôles à l’équateur. Vivants, ce sont de remarquables bio-indicateurs de l’état de nos océans car ils sont particulièrement sensibles à la pollution. À l’état fossile, ils permettent aux paléontologues de reconstituer les climats passés grâce à leur coquille minéralisée. C’est l’un des groupes de fossiles les plus abondants et diversifiés. Récolté dans le Bassin Parisien, ce spécimen d’alvéoline de 2mm est âgé de plus de 40 millions d’années. Il atteste de la présence d’une mer chaude et peu profonde à cette époque. Passé aux rayons X, il nous dévoile une organisation interne complexe avec ses centaines de logettes agencées en spirale.

Technique : Numérisation par tomographie à rayons X

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Labyrinthe unicellulaire
Crédits
© Nathalie Poulet-Crovisier, Delphine Desmares, Isabelle Kruta, Centre de Recherche en Paléontologie – Paris, CR2P ; Marta Bellato, Plateforme AST-RX

Crevette au clair de lune

Redécouvert dans les collections du Muséum national d’histoire naturelle, ce spécimen d’Aeger insignis provient du gisement calcaire de Solnhofen, en Allemagne. Le petit crustacé vivait dans un lagon au Jurassique supérieur, il y a environ 140 millions d’années. À cette époque, l’Europe ressemblait à un vaste archipel baigné par des eaux turquoises, sous un climat tropical. Cette crevette fait partie d’une famille éteinte dont la principale caractéristique était de posséder des pattes-mâchoires ou maxillipèdes : très développées et munies de longues épines amovibles, elles pouvaient lui servir de “râteaux” pour chercher de la nourriture dans le sédiment. Grâce aux ultraviolets, on distingue ainsi ces détails anatomiques très fins (épines, sillons, pores), invisibles en lumière naturelle, qui permettent de déterminer correctement les espèces fossiles.

Technique : Photographie sous lumière ultra-violette

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Crevette au clair de lune
Crédits
© Sylvain Charbonnier, Christian Lemzaouda, Centre de Recherche en Paléontologie – Paris, CR2P
Publié le : 08/10/2021 10:01 - Mis à jour le : 12/11/2021 15:22