Découverte du premier fossile d’anoure du Plio-Pléistocène dans le paléokarst de Bolt’s Farm, Afrique du Sud

MA 11-3
MA 11-3
Une étude d’une équipe franco-sud-africaine, coordonnée par Alfred Lemierre & Dominique Gommery (CR2P-Paris), Nonhlanhla Vilakazi (University of Johannesburg) et Lazarus Kgasi (Ditsong : National Museum of Natural History), vient lever le voile sur une partie des anoures présent au Pléistocène dans le Nord de l’Afrique du Sud.
Aujourd’hui, l’Afrique du Sud abrite plus de 150 espèces d’anoures, reparties en une dizaine de familles sur la totalité de son territoire. Cependant, son registre fossile concernant les anoures est très faible, se concentrant en majorité sur le Pliocène de la partie méridionale du pays. Ainsi les anoures sont quasiment absents du registre fossile Néogène et Quaternaire du Nord du pays, pourtant riche en localités fossilifères. Une étude d’une équipe franco-sud-africaine, coordonnée par Alfred Lemierre & Dominique Gommery (CR2P-Paris), Nonhlanhla Vilakazi (University of Johannesburg) et Lazarus Kgasi (Ditsong : National Museum of Natural History), vient lever le voile sur une partie des anoures présent au Pléistocène dans le Nord de l’Afrique du Sud.
Cette étude se base sur l’analyse et la description du spécimen MA II-3, découvert en 2011 dans la localité Pléistocène de Milo A, au sein du système de paléokarst de Bolt’s Farm (Plio-Pléistocène) dans le berceau de l’humanité sud-africain (classé par l’UNESCO). L’étude de ce spécimen par tomographie et reconstruction en 3D, a permis d’identifier un squelette partiel et articulé d’un anoure, ainsi que la forme de son corps, conservé dans une cavité. Bien que partiel, le squelette présente des synapomorphies des Ranoides, large groupe d’anoures représentés par 10 familles et 25 genres en Afrique du Sud. Une comparaison avec tous les genres sud-africains n’a pas permis une attribution définitive, mais de fortes similarités avec plusieurs genres de la famille des Pyxicephalidés, très diversifiée dans la région (8 genres) suggère que MA II-3 fait partie de cette famille. De plus, la forme du corps suggère que MA II-3 était en position d’hibernation, capacité également connue chez certains pyxicephalidés. La présence d’un probable pyxicephalidé hibernant, ainsi que de la riche faune de mammifères de Milo A, suggère que l’environnement au Pléistocène de Bolt’s Farm était une savane peu boisée, avec une saisonnalité marquée.
Référence : Lemierre, A., Vilakazi, N., Gommery, D., & Kgasi, L. (2024). Unveiling the First Neobatrachian (Anura) Discovered in the paleokarst system of Bolt’s Farm (Plio-Pleistocene; Cradle of Humankind), South Africa. African Journal of Herpetology, 1–19. https://doi.org/10.1080/21564574.2024.2351821