Depuis près d’une quinzaine d’années, des paléontologues, dont un membre du CR2P, fouillent les calcaires lithographiques du Causse Méjean en Lozère. L’étude récemment publiée dans la revue Geological Magazine révèle une faune, une flore et des traces fossiles très diversifiées.

Il y a 150 millions d’années, durant le Jurassique terminal, le Massif Central correspondait à une grande île qui se situait à une latitude proche de l’Afrique du Nord actuelle. Cependant, nos connaissances sur les écosystèmes littoraux de cette île restent très partielles. C’est dans ce contexte, que depuis près d’une quinzaine d’années, des paléontologues fouillent les calcaires lithographiques du Causse Méjean, en Lozère. Ces roches se sont déposées dans une lagune tropicale qui était coupée de la mer par des récifs coralliens. L’étude récemment publiée dans la revue internationale Geological Magazine (Cambridge University Press) révèle une faune, une flore et des traces fossiles très diversifiées. Il s’agit notamment d’algues, de mollusques, de crustacés, de poissons (dons des coelacanthes), de rhynchocéphales (proches parents des lézards) ou encore de plantes terrestres. Cette étude démontre que les calcaires du Causse Méjean sont d’une importance scientifique capitale pour plusieurs raisons : (1) l’état de conservation remarquable des fossiles permet de classer ce lieu parmi les « sites à préservation exceptionnelle » (aussi appelés « Lagerstätten ») ; (2) ces faunes et flores du Kimméridgien-Tithonien étaient jusqu’ici inconnues dans les Grands Causses; (3) ces nouveaux gisements peuvent être comparés aux sites historiques de Solnhofen, en Allemagne (qui ont livré le célèbre Archaeopteryx) et de Cerin dans l’Ain, avec qui ils montrent d’importantes similitudes floristiques, faunistiques et paléoécologiques.

 

Publié le : 18/01/2022 16:14 - Mis à jour le : 02/03/2023 17:02