Une nouvelle méthode pour calculer la distribution du temps d'extinction de taxons sous le modèle de naissance et de mort qui utilise des données phylogénétiques et stratigraphiques fines.

Nous avons récemment développé une méthode pour calculer la distribution du temps d'extinction de taxons sous le modèle de naissance et de mort qui utilise des données phylogénétiques et stratigraphiques (âge de chaque horizon fossilifère de chaque fossile pertinent) fines. Notre approche diffère des précédentes en ce qu'elle prend en compte la possibilité que le taxon considéré puisse se diversifier avant de s'éteindre, alors que les méthodes précédentes se basent uniquement sur le taux de découverte des fossiles pour estimer les intervalles de confiance. De plus, notre méthode utilise l’ensemble des données pour paramétrer le modèle de naissance et de mort, alors celle de Strauss et Sadler (développée en 1989) n’exploite que les données d’une lignée. Notre méthode peut ainsi estimer l’âge d’extinction de lignées représentées par un seul horizon fossilifère, pourvu que suffisamment de données sur le clade auquel elle appartient soient disponibles. Nos simulations montrent que notre méthode fournit des intervalles de confiance plus précis que les méthodes précédentes.

Cette nouvelle approche est appliquée à l'étude de la période d'extinction de trois taxons synapsides du Permo-Carbonifère (Ophiacodontidae, Edaphosauridae, et Sphenacodontidae) dont on pense qu'ils ont disparu vers la fin du Cisuralien (272 Ma), ou peut-être peu après. La chronologie des extinctions de ces trois taxons et des lignées qui les composent appuie l'idée qu'une crise biologique s'est produite à la fin du Kungurien et au début du Roadien, mais que cette crise fut un lent déclin (sur quelques millions d’années) plutôt qu’un bref événement catastrophique.

 

Publié le : 03/02/2022 16:27 - Mis à jour le : 03/02/2022 16:42