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MNHN - Bâtiment de paléobotanique
18 rue Buffon
75005 Paris
France
Projets
L'Éocène supérieur et l'Oligocène inférieur sont marqués par de multiples événements de dispersion des mammifères asiatiques vers l'Europe, l'Afrique, jusqu'en Amérique du Sud, notamment des primates anthropoïdes. Cependant, les mécanismes contrôlant ces dispersions sont mal compris. Les primates anthropoïdes sont des mammifères arboricoles tropicaux ; de nombreux autres mammifères impliqués dans ces dispersions étaient également tropicaux. Leur dynamique d'expansion a suivi la dispersion des écosystèmes de forêt tropicale.
Ce projet de thèse propose de reconstruire les dynamiques des environnements forestiers le long de la côte de la Néotéthys du Paléogène dans le sud de l'Eurasie, passage le plus probable des mammifères asiatiques pour joindre l'Europe et l'Afrique.
Pour étudier le type et l'évolution des écosystèmes forestiers et documenter leurs changements dans l'espace et le temps, j'utiliserai des proxies paléobotaniques. Les sites d'étude sont répartis le long de la côte de la Néotéthys, avec un focus particulier sur les localités d'Anatolie et d'Asie centrale, où les données paléobotaniques sont manquantes. Les écosystèmes forestiers seront reconstruits à l'aide d'approches paléobotaniques complémentaires : palynologie et paléoécologie (étude de la composition végétale passée grâce aux pollens et aux spores) et paléoxylologie (étude de l'anatomie du bois fossile). Les deux approches permettent une reconstitution détaillée des assemblages forestiers et un aperçu qualitatif/semi-quantitatif du climat local (pluviométrie, saisonnalité, aridité).
Cette thèse est préparée dans le cadre du projet d'ERC DISPERSAL, mené par Alexis Licht (CEREGE), qui vise à construire une base théorique et empirique pour les mécanismes de dispersion continentale à large échelle. Les résultats paléobotaniques du projet de thèse seront comparés et interprétés aux côté des données paléoclimatiques et paléontologiques acquises par les autres membres de l'équipe de l'ERC.
Thèse sous la direction de : Anaïs Boura (CR2P) et Carina Hoorn (Institute for Biodiversity and Ecosystem Dynamics)