Contact
MNHN - Bâtiment de paléontologie
8 rue Buffon
75005 Paris
France
Sorbonne Université Campus Pierre et Marie Curie tour 46-56 5ème
4 place Jussieu
75005 Paris
France
Responsabilités dans l'unité
- 2009 - 2013 : Directrice adjointe du CR2P (UMR7207)
- 2014 - 2018 : Directrice du CR2P (UMR7207)
- 2019 - 2024 : Directrice du CR2P (UMR7207)
Centre de recherche en Paléontologie – Paris (UMR 7207, MNHN – CNRS- SU). 117 personnes au 16/07/2021 : 35 C-EC (16 MNHN, 12 CNRS, 7 SU) ; 10 émérites (4 MNHN, 5 CNRS, 1 SU) ; 24 ITA-BITASS (9 CNRS, 12 MNHN, 3 SU) ; 17 doctorants ; 5 post-doctorants ; 27 attachés honoraires.
Présentation
Micropaléontologue, spécialiste d’ostracodes (microcrustacés) marins du Paléozoïque supérieur - Trias: systématique, paléoécologie, paléobiogéographie. J’utilise cet outil pour analyser, depuis bientôt 20 ans, les crises de la biodiversité et la récupération post-crise des biotopes dans leurs contextes paléoenvironnementaux. Tous mes travaux reposent sur un travail personnel de terrain et une expertise systématique très poussée.
Participations à des instances de gestion de la recherche ou de l’enseignement supérieur
Local
- 2014 - 2019 : Membre du Bureau et du comité de pilotage du LABEX BCDiv (MNHN)
- 2019 - 2021: Comité de pilotage mise en place du télétravail au MNHN
- 2019 - 2023 : Élue corps A au CA du MNHN
- 2019 - 2023 : Membre commission des PUI (prime unique d’investissement) SU - Faculté des Sciences et Ingénierie, sections CNU 35-36-67-68
- 2020 : Membre de la commission d’évaluation dossiers pour les directions générales « recherche » et « collections » MNHN
- 2020 - 2024: Membre du conseil d’administration le Fonds de dotation Muséum pour la Planète
- 2022 - 2025: Membre du conseil de la DGD-Collections du MNHN
National
- 2014 –présent: groupe régional d’avancement des ITA CNRS relevant de la BAP B et/ou F.
- Animatrice de l’atelier « Grandes crises environnementales » des Prospectives de l’INEE. Journées des 22-24 février à Bordeaux en 2017. Rédaction du texte de prospective
- Comité d’évaluation AERES// HCERES : UMR6046 IPHEP Poitiers janvier 2011, UMR 8198 GEPV Lille décembre 2013, UMR 6118 Géosciences Rennes mars 2021)
- 2012-2014: Comité d’experts de la section 36 auprès du MESR pour l’attribution des PES
- 2012-2015: Comité d’experts CT4 CNRS-INSU pour l’examen des projets InterrVie (TelluS)
- 2016-2019: CNU section 36, nommée corps A,
- Membre du comité d’expertise des bourses doctorales et postdoctorales (France et Afrique) pour les Femmes et la Science L’Oréal – UNESCO depuis 2014 (entre 30 et 40 dossiers évalués tous les ans) + prix Internationnal Sciences de la vie depuis 2016 (10 à 20 dossiers par an).
- 2018 – présent: Membre de la commission d’attributions des primes uniques EC Sorbonne Université
- 2020: Membre de la cellule de mise en place du projet DAC du CNRS « Accompagner les directeurs d’unités dans leur fonction et le pilotage de leur unité »
- 2021 – 2023 : CS de la FRB (Fédération pour la Recherche sur la Biodiversité)
International
- Chercheur associée à l’Institut Royal de Sciences Naturelles de Belgique 1996-1999
- Présidente de l’International Palaeontological Association IPA 2018-2022
- Membre du Comité scientifique du IPC6 Thailand 2022 IPC6
- Expertise internationale : Expertises de projets de recherches pour des agences étrangères : Académie des Sciences d’Autriche, Fond National Suisse, ECOS SUD, MIUR (Ministère Italien pour l’éducation universitaire et la recherche) 2016 et 2021, CUG Wuhan Chine, 2016, 2020
- Invitations :
- 2016, en Russie par l’Ambassade de France pour donner une conférence à Perm à des enfants
- 2019, Congrès Géologique International New Delhi (repoussé)
- 2019, 1st APC (Asian Palaeontological Congress), en novembre à Beijing
- 2020, au Portugal par l’Alliance française, pour « la Nuit des Idées » à Lisbonne
- 2022, Thaïlande, IPC6, Kohn Kaen, novembre.
Gestion de programme de recherche
- 1994-1998 : PI groupe de recherche sur les corrélations entre niveaux marins et continentaux du Permien supérieur et du Trias inférieur, Programme Péri-Téthys.
- 1994-1999: coordination des travaux (corrélations stratigraphiques) réalisés sur la Plate-forme Nord, Programme Péri-Téthys.
- 2003-2005: co-PI du programme franco-thaïlandais CNRS/SDV- TRF
- 2003-2005: PI du PRA ST03-01 avec la Chine
- 2005-2007: PI du projet Permien -Trias dans le cadre d’ECLIPSE II
- 2006-2008 : PI du projet n°3361 Permien -Trias dans le cadre d’un PICS CNRS
- 2008-2011: membre programme NSFC Chine “111” – “Evolution of biodiversity through times”
- 2008-2012: co-PI du IGCP 572 “Restoration of marine ecosystems following the Permian – Triassic mass extinction: lessons for the Present”. http://www.igcp572.org/view/igcp_home
- 2010 -2012: PI de 3 Action Transversale Muséum (ATM) « Biodiversité actuelle et fossile. Crises, stress, restaurations et panchronisme : le message systématique ». Projet Récupération des biotopes marins post-crise Permien – Trias.
- 2012: co PI Programme Franco-Chinois Xu Guangqi (PHC - MAEE – Service de coopération et action culturelle Ambassade de France Chine – SCAC) projet n° 27921PE » Variations de la biodiversité au cours des deux extinctions en masse de la fin du Paléozoïque (-260 à -250Ma) »
- 2014 - 2018 : co-PI du IGCP 630 « Permian-Triassic climatic and environmental extremes and biotic response »
Responsabilités éditoriales
- 1995 -2001 : Responsable des publications scientifiques du Programme International Péri-Téthys
- 2003-2006 : Secrétaire de la Société Géologique de France et rédactrice du Bulletin, éditrice de deux volumes spécialisés (1998, 2013)
- 2012 - présent: Comité de rédaction des Comptes Rendus Palevol.
- 2018 - 2022: Comité de rédaction de la Revue de Micropaléontologie
- Revues d’articles scientifiques (3 à 4 par an)
Expertises diverses, comités de sélection, recrutements, jurys
Comités de sélection recrutement de ATER, MC et Professeurs :
- 2005-2020: ATER section 36 UPMC-Paris 6 // SU (tous les ans)
- MC : 3 concours (2007, 2009, 2021)
- PR : 13 concours (2009, 2010, 2012, 2012, 2013, 2014, 2015, 2017, 2017, 2018, 2019, 2 en 2022)
Comités de recrutement ITA - BIATSS :
- IE: 2010, IR: 2011, IR: 2014, TCN: 2015 et 2019
Jurys :
- Jurys de thèse : 19
- Jury HDR : 6
- Jury de sélection de doctorants et postdoctorants pour le LABEX BCDiv
- Nombreux comités de suivis de thèses
Contrats avec les entreprises ou organismes publics ou privés
Datations et caractérisations du milieu de dépôts
- Contrats privés: Elf Aquitaine puis Total (France et filiales à l’étranger), Esso - Exxon, BRGM, Saudi Aramco
- Contrats avec organismes publics: Commission Géologique du Canada à Vancouver et à Calgary, Geological Survey d’Israël, Université de Zurich
Organisation de manifestations scientifiques
- 2011: Comité d’organisation du 7th European Ostracodologist Meeting Graz, Autriche (comité scientifique)
- 2011: Comité d’organisation du WCPS, Nakhon Ratchasima, Thaïlande, (comité scientifique)
- 2012: Comité d’organisation du Final Meeting of IGCP572. Eder, Hongrie (comité scientifique).
- 2013: ISO 17th, International Symposium of Ostracoda, Rome (comité scientifique).
- 2018: Chair de l’IPC5: 5ème Congrès international de paléontologie, porté par le CR2P; 1000 personnes
- 2022 : IPC6 Thaïlande, Membre du Comité Scientifique du 6ème congrès international de Paléontologie
- 2022: ISO 19th, International Symposium of Ostracoda, Lyon (comité d’organisation.
La Fossil Week – IPC5
L’IPC5 a eu lieu à Paris du 9 au 13 juillet 2018. La Fossil Week a accueilli près de 1000 paléontologues (965) venus de 60 pays différents. Nous avons organisé 43 sessions scientifiques qui se sont déroulées dans 11 salles en parallèle sur les sites du Campus Pierre & Marie Curie de SU et le grand Amphithéâtre du Muséum durant 6 ½ journées. J’ai organisé et animé une des 43 sessions scientifiques, la session S05 « Biodiversity changes through times: crisis and radiations ».
J’ai mis en place avec le Campus des métiers et de l’entreprise Bobigny Seine Saint Denis, un projet éducatif s’étalant tout au long de l’année scolaire 2017-2018, sur l’interprétation artistique d’une mandibule d’Australopithèque.
Distinction
2020 : Prix Léon de Lamothe de la Société Géologique de France
Enseignement
Enseignement en licence et Master 1
- 2004- 2013: Mise en place et responsabilité de l’UE de spécialité M1 « Micropaléontologie », UPMC
- Avant 2008: enseignement ponctuel de spécialité (entre 5 et 12h/an)
- 2008 à 2017: 870h eqTD dont 505h en Licence 1
- Octobre 2019: 3h CM Agrégation interne: les crises de la biodiversité au cours des temps phanérozoïques
- 2014 – 2015: jury d’auditions des masters 2 Master SDUEE parcours Bassin – Pétrole UPMC
- Encadrement de mémoires de L2, L3 et M1 (un par an en moyenne jusqu’en 2018)
Enseignement hors université, diffusion de l’information et de la culture scientifique
- Conférences pédagogiques, formation des maîtres 2007, 2009, 2018, 2019
- MOOC 2021-2022 : Natur’Adapt
- Conférences à l’étranger
- Diffusion Grand public vers les universités du temps libre, collèges, lycées, primaires, autres : 16 conférences grand public depuis 2007 (invitée Perm Russie 2016 et La Nuit des Idées, Lisbonne, janvier 2020), fête de la Science, émissions radio, presse écrite, participations physiques à deux long métrage sortis en prime time, conseillère scientifique 3 films long métrage, 8 podcasts.
Documents
Projets
Caractérisation des faunes profondes lors des évènements de crises du Paléozoïque supérieur et Trias Modifications des faunes à la limite Permien moyen – Permien supérieur
Les ostracodes sont des crustacés dont la taille avoisine le millimètre. Le corps, à segmentation visible au niveau des appendices, est protégé par une carapace bivalve, calcifiée, articulée dorsalement. Ils sont adaptés à tous les milieux aquatiques depuis les mares stagnantes dans les champs mal drainés sur le continent jusqu’aux fonds abyssaux. Ils ont, dans 98% des cas, un mode de vie benthique. A la mort de l’individu, les parties molles disparaissent rapidement et seule la carapace est potentiellement fossilisable.
Ils existent depuis l’Ordovicien et se développent encore actuellement.
Les déterminations se font, pour le Paléozoïque supérieur - Trias, sur des critères de morphologie externe de la carapace.
Mâle en haut, femelle en bas / les flèches indiquent l’avant de l’animal.(Photo HINZ-SHALLREUTER & SCHALLREUTER, 1999)
LES OSTRACODES ACTUELS
Anatomie - biologie
L’animal a le corps sans segmentation apparente, avec la tête et le thorax mal différentiés.
La segmentation typique des arthropodes n’est visible qu’au niveau des appendices.
Comme chez tous les crustacés, il y a dans la majorité des cas 7 paires d’appendices. La nature a bien entendu fait quelques exceptions et il y a souvent des appendices absents et/ou 1 paire d’appendices spécifiques supplémentaire.
De l’avant vers l’arrière de l’animal:
- 1 paire d’antennules (locomotion)
- 1 paire d’antennes (locomotion et palpation)
- 1 paire de mandibules avec plaques vibratoires (préhension et mastication - plaques vibratoires assurant les courants d’eau)
- 1 paire de maxilulles (préhension et mastication)
- 3 p. d’appendices thoraciques ou pattes (locomotion, préhension et courant d’eau) - les appendices 6 et 7 peuvent être absents.
- + 1 appendice paire spécifique: la furca (enfouissement et ?)
Les yeux présents (1 ou 2) ou non, pédonculés ou non, simples ou composés.
Le cœur est présent chez de très rares genres, chez tous les autres le système circulatoire est rudimentaire.
Le système digestif est simple: bouche, estomac, intestin, anus.
Les échanges gazeux se font à travers la carapace au niveau des pores. Les échanges sont favorisés par les courants d’eau créés par les appendices.
Chez les ostracodes les sexes sont fondamentalement séparés. Les organes génitaux sont doubles chez la femelle comme chez le mâle avec 2 hémi-pénis. Les spermatozoïdes des ostracodes sont les plus grands de tout le règne animal. La reproduction est toutefois parthénogénétique dans un bon nombre de groupes surtout en domaine continental. Dans tous les cas la femelle pond des œufs qui peuvent avoir des formes de résistance exceptionnelle en particulier à la dessiccation et au sucs gastriques des animaux supérieurs. Ce qui leurs permet d’être ingérés par des oiseaux ou autres et être disséminés sur des distances importantes.
L’œuf donne naissance à une larve appelée nauplius. Le nauplius est déjà pourvu d’une carapace et de trois paires d’appendices. Les larves ont un mode de vie identique à celui des adultes. La croissance se fait par mues successives. Dans la plupart des groupes actuels, il existe 7 à 8 stades larvaires avant le stade adulte. L’organisme se débarrasse de la carapace trop petite et en sécrète une nouvelle. La mue se fait à une vitesse tout à fait remarquable. En une journée l’ostracode a une nouvelle carapace rigide.
Les espèces lacustres deviennent adultes en 30 jours environ et ne vivent que quelques mois. Les espèces marines sont matures au bout d’un temps variable (plusieurs semaines à 3 ans).
Écologie
Si quelques uns sont commensaux ou parasites, la plupart mènent une vie libre et peuplent tous les milieux aquatiques depuis des mares temporaires jusqu’au fonds abyssaux.
La grande majorité sont benthiques, nageurs, rampants ou fouisseurs sur le fond ou sur les algues. Quelques uns sont pélagiques.
Ils se nourrissent de débris organiques de toute nature.
Les principaux facteurs contrôlant le développement des ostracodes sont:
la salinité, a température, la nature du substratum, la bathymétrie, l’oxygénation des eaux, la quantité de nutriments.
Tous ces facteurs interagissent.
La salinité:
- Les assemblages d’eau douce sont tout à fait caractéristiques et bien différents des assemblages marins. Ils appartiennent pour la plupart aux Cyprididae.
- On les rencontrent dans les étangs, les mares, les sources, les cours d’eau, les lacs; depuis les grands lacs (types lacs africains - Tanganyika, Victoria ou Russes - Baïkal) jusqu’aux mares stagnantes dans des champs mal drainés ou les sols humides des forêts.
- Eaux saumâtres: estuaires, deltas, lagunes. La diversité spécifique y est très réduite. Un faible nombre d’espèces peuvent s’adapter à des conditions de vie aussi stressantes: variations rapides et fréquentes de la salinité, sursalure - dessalure, évaporation, etc. Par contre les espèces adaptées prolifèrent (Mer d’Azov: 14000 à 30000 spécimens au m² de Cyprideis torosa; estuaire de la Kuban (Ukraine) jusqu’à 670000 individus au m² de la même espèce; Mer d’Aral les ostracodes sont pratiquement les seuls survivants avec quelques annélides et d’autres crustacés).
- Les ostracodes marins. Ce sont bien sur, les plus abondants et les plus diversifiés. Ils sont présents depuis les zones tout à fait littorales jusqu’aux abysses. Certains genres supportent des petites variations de salinité (euryhalins - en domaine littoral) d’autres pas du tout (sténohalin).
La température:
Parmi les ostracodes quelques espèces sont eurythermaux mais la plupart ont une latitude thermique très réduite. Les ostracodes inféodés aux grands fonds froids sont dits psychrosphériques, ceux inféodés aux eaux froides peu profondes sont dits cryophiliques, les ostracodes d’eau chaude sont dits thermosphériques.
Le substrat:
Il a une très grande importance puisque la très grande majorité des ostracodes sont benthiques (98 à 99% des espèces). On rencontre des rampants, des nageurs près du fond, des fouisseurs et des phytobenthiques. Les sédiments grossiers comme les sables purs ou les oolithes ont une population d’ostracodes très restreinte. Les sédiments mixtes sableux et argileux ainsi que les sédiments pélitiques renferment une faune beaucoup plus importante. Les ostracodes sont abondants dans les premiers centimètres du sédiment mais peuvent vivre jusqu’à 15cm de profondeur.
La profondeur:
Ce facteur s’appréhende surtout par les variations d’énergie du milieu. En règle générale, la stabilité des conditions de vie augmentant avec la profondeur. Il est évident que sous la zone photique la diversité et le nombre de spécimens diminuent.
Les faunes psychrosphériques sont adaptées aux eaux constamment froides 4°C avec une forte pression entre 500m et 2000m.
Sur le plateau continental nous avons la diversité maximale et le plus grand nombre d’individus.
Notons ici qu’il existe quelques genres pélagiques.
L’oxygénation des eaux:
La quantité d’oxygène dissout dans l’eau va contrôler les différents groupes présents. C’est actuellement un des axes principaux de recherche sur ce groupe. Si quelques données sont actuellement disponibles dans l’Actuel, les données dans l’ancien sont peu nombreuses et nous concentrons nos travaux sur ce thème.
Les nutriments:
La quantité de matière organique est reconnue comme étant un facteur contrôlant le développement des faunes d’ostracodes. Par exemple, les plaines abyssales proches du continent ont un nombre d’espèces plus important que celles situées plus loin.
LES OSTRACODES FOSSILES
Les ostracodes existent depuis l’Ordovicien (d’après les données récentes, suite à de nouvelles découvertes en Chine que les faunes du Cambrien appartiennent à un autre groupe de crustacés) jusqu’à l’actuel.
La carapace
A la mort de l’animal, les parties molles disparaissent très rapidement (en quelques heures): seule la carapace peut être fossilisée, complète ou valves séparées. Les espèces planctoniques, à test faiblement minéralisé, sont rarement fossilisées. Quelques cas de préservation des parties molles ont été observés. Ces fossilisations exceptionnelles sont dues à des incrustations de phosphates ou de silice.
Les ostracodes ne peuvent être étudiés qu’en « dégagé ». Il convient donc de les extraire du sédiment. Pour les roches meubles, un simple lavage à l’eau courante sur tamis est le plus souvent suffisant.
Pour les roches indurées, l’extraction s’effectue par des traitements chimiques.
- acétolyse pour les ostracodes calcifiés contenus dans les carbonates;
- attaque acide pour les ostracodes silicifiés.
Morphologie
Les ostracodes ont une carapace de taille moyenne de 0.15 à 2mm. Les plus grandes formes actuelles connues atteignent 25mm pour des ostracodes marins nageurs et les plus grandes formes fossiles connues atteignent 80mm.
La carapace est formée de 2 valves latéralement allongées et articulées dor¬sa¬lement au niveau de la charnière. On distingue une valve droite et une valve gauche. Ce caractère, ajouté à l’absence de stries d’accroissement, permet de distinguer les ostracodes des larves de lamellibranches ou brachiopodes.
La surface externe des valves est lisse ou ornementée de côtes, de rides, de tubercules, d’épines, de réticulation, d’expansions. Chez les formes paléozoïques, on distingue également des lobes et sillons; un velum peut être présent au bord ventral.
Chaque valve est formée par duplicature tégumentaire de deux lamelles:
- une, externe, entièrement calcifiée;
- l’autre, interne, chitineuse sauf (dans certains groupes) vers la périphérie où elle est calcifiée. Lorsqu’elle est présente la lamelle interne calcifiée forme en se soudant à la lamelle externe, la zone marginale.
La lamelle externe est percée perpendiculairement de canaux débouchant vers l’extérieur par des pores, occupés chez le vivant par des soies sensorielles.
La surface des valves marquée par les traces des muscles mandibulaires ou permettant l’ouverture et la fermeture des valves.
- empreinte des muscles adducteurs
- empreinte des muscles dorsaux
- empreinte des muscles mandibulaires
Chez les ostracodes paléozoïques, la présence de lobes, notés S1, S2, S3 de l’avant vers l’arrière, séparés par des lobes, notés L1 à L4, est rapportée aux empreintes des muscles.
Les charnières sont variables et sont un élément de reconnaissance systématique important pour le post-Paléozoïque. On reconnaît trois types fondamentaux.
- type adonte ou unipartite: une valve est creusée d’un sillon simple où s’encastre une barre simple à l’autre valve;
- type mérodonte: le sillon d’une valve et la barre de l’autre sont respectivement encadrés par deux dents et alvéoles;
- type amphidonte ou hétérodonte: possèdent des dent et alvéole supplémentaires terminant la partie antérieure le sillon et la barre.
Le dimorphisme sexuel est fréquent chez les ostracodes. Les femelles possèdent des carapaces souvent plus grandes que celles des mâles et la partie postérieure est généralement renflée postérieurement (présence des œufs).
Orientation
Le bord dorsal est celui correspondant à la charnière. En vue latérale, on peut reconnaître l’avant de l’arrière par les caractères suivants:
- extrémité antérieure plus arrondie, extrémité postérieure plus effilée;
- lorsqu’ils sont présents les tubercules oculaires sont situés dans la partie antéro-dorsale;
- les empreintes du muscle adducteur sont situées dans la moitié antérieure et les empreintes mandibulaires en position antéro-ventrale;
- les épines et expansions sont dirigées vers l’arrière
- chez un grand nombre d’ostracodes paléozoïques le bord dorsal est rectiligne et le bord ventral convexe.
Systématique
Pour les ostracodes actuels la systématique est basée essentiellement sur les parties molles et en particulier sur les appendices.
Chez les fossiles, seule la carapace est disponible. Les caractères analysés sont les suivants:
- contour des valves;
- relation entre les valves;
- structure de la charnière (post - Paléozoïque);
- caractères de la zone marginale;
- pores;
- ornementation.
On distingue 6 ordres avec un peu plus de 62000 espèces et presque 5000 genres (actuels et fossiles).
- Nombre d’espèces marines (1995): 47501
- Nombre d’espèces d’eau douce (1997): 14793
- Nombre total d’espèces (1995, 1997): 62294
- Nombre de genres marins (1995): 4024
- Nombre de genres d’eau douce (1997): 844
- Nombre total de genres (1995, 1997): 4868
Terrains de recherche
Amérique du Sud ; Argentine, Bolivie ; Amérique du Nord : Texas (USA), Colombie Britannique et Alberta (Canada) ; Moyen Orient : Oman, Arabie Saoudite, Iran ; Pays de l’Est : Russie, Roumanie ; Asie : Chine, Thaïlande ; Europe occidentale : France, Belgique, Grande Bretagne, Suisse, Italie, Hongrie, Pologne
Publications
- mars 2022 — Late Devonian–Early Carboniferous Ostracods (Crustacea) from South China: Taxonomy, Diversity and Implications.. vol. 804, , dir. {Consortium of European Natural History Museums} p. 1-62,
- janvier 2019 — Discovery of a Long-Term Refuge for Ostracods (Crustacea) after the End-Permian Extinction: A Unique Carnian (Late Triassic) Fauna from the Mersin Mélange, Southern Turkey. Journal of Systematic Palaeontology vol. 17, n° 1, p. 9-58,ISSN1477-2019, 1478-0941
- janvier 2019 — Late Devonian Benthic Ostracods from Western Junggar, NW China: Implications for Palaeoenvironmental Reconstruction. Geological Journal vol. 54, n° 1, p. 91-100,ISSN00721050
- novembre 2018 — Early Permian (Cisuralian) Ostracods from Japan: Characteristic Ostracod Assemblage from a Seamount of the Panthalassic Ocean. Zootaxa vol. 4515, n° 1, p. 1-67,ISSN1175-5334, 1175-5326
- octobre 2018 — The Palaeopsychrosphere in the Devonian. Lethaia vol. 51, n° 4, p. 547-563,ISSN00241164
- avril 2018 — Late Carnian (Tuvalian, Tropites Dilleri Zone) Ostracods (Crustacea) from the Mufara Formation (Monte Scalpello, Central-Eastern Sicily, Italy). Annales de Paléontologie vol. 104, n° 2, p. 129-142,ISSN07533969
- février 2018 — Species of Hollinella (Palaeocopida: Ostracoda: Crustacea) as Stratigraphical Indices of the Late Permian Post-Extinction Interval. Journal of Systematic Palaeontology vol. 16, n° 3, p. 213-224,ISSN1477-2019, 1478-0941
- février 2018 — Ostracods (Crustacea) as Shelf to Basin Indicators: Evidence from Late Devonian Yangdi and Nandong Sections in Guangxi, South China. Journal of Micropalaeontology vol. 37, n° 1, p. 257-281,ISSN2041-4978
- décembre 2017 — Ostracods (Crustacea) of the Early-Middle Permian (Cisarulian-Guadalupian) from Central Thailand (Indochina Block): Part II, Orders Podocopida, Platycopida and Myodocopida. Geodiversitas vol. 39, n° 4, p. 651-690,ISSN1280-9659, 1638-9395
- 2017 — Turpanopitys taoshuyuanense gen. et sp. nov., a novel woody branch discovered in Early Triassic deposits of the Turpan Basin, Northwest China, and its palaeoecological and palaeoclimate implications. Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology vol. 468, , p. 314-326,