La soutenance aura lieu sur le campus Pierre et Marie Curie de Sorbonne Université (4 place Jussieu 75005 Paris), salle de Conférences de l’UFR TEB, Tour 46-56, 2e étage
Les foraminifères planctoniques, traceurs des changements climatiques actuels (moderne) et passés (Paléogène): processus, calibration et approche couplée géochimie et écologie
Composition du jury
- Damien Huygue, Enseignant chercheur, MINESParis, Rapporteur
- Emmanuelle Geslin, Professeur, Université d’Angers, Rapportrice
- Magali Bonifacie, Chargée de Recherche, IPGP, Examinatrice
- Thibault de Garidel-Thoron, Directeur de Recherche, CEREGE, Examinateur
- Bruno Turcq, Directeur de Recherche, IRD, Directeur de thèse
- Loïc Villier, Professeur, Sorbonne Université, Directeur de thèse
- Delphine Desmares, Maître de conférence, Sorbonne Université, Encadrante de thèse
- Delphine Dissard, Chargée de Recherche, IRD, Encadrante de thèse
Résumé
Le 20 mars 2023, le GIEC publiait son rapport de synthèse du 6ème cycle d’évaluation : le point de non-retour n’a jamais été aussi proche qu’aujourd’hui. En effet, la température de la surface du globe s’est élevée d’1,1°C par rapport à la période pré-industrielle. La partie supérieure du Paléocène et l’Éocène (-56 Ma à -34 Ma) font l’objet de nombreuses études paléoclimatiques car ils sont ponctués par différentes perturbations dont certaines ont conduit à un réchauffement global de la planète de plus de 5°C sur plusieurs milliers d’années. En 100 ans, nous avons donc reproduit 1/5 ème du réchauffement climatique de l’Éocène inférieur. Le Paléogène (-66 Ma à -23 Ma) représente ainsi un excellent observatoire pour appréhender le fonctionnement de la machine climatique. Pour mieux comprendre le climat de cette période, une grande majorité des études portent leur regard sur les archives sédimentaires et leurs indicateurs tels que les foraminifères. Les mesures de la composition isotopique de l’oxygène, ainsi que le rapport Mg/Ca sont aujourd’hui des outils abondamment utilisés et appliqués à ces bioindicateurs, pour retracer les températures des océans passés. Toutefois, comme tout proxy, ceux-ci sont particulièrement sensibles à la diagenèse, ainsi qu’à la chimie de l’océan. Pour contourner ces biais, il devient primordial de complémenter les proxies géochimiques classiquement utilisés par des proxies indépendants. Des données empiriques suggèrent que la porosité des tests de foraminifères planctoniques pourrait dépendre de la température des masses d’eau dans lesquelles évoluent ces micro-organismes. Dans les environnements océaniques, un des facteurs de contrôle du taux d’oxygène dissous est la température. Une plus grande porosité du test des foraminifères est susceptible de favoriser les échanges gazeux, et ainsi de faciliter les fonctions métaboliques. Cette thèse propose l’application des proxies géochimiques traditionnellement utilisés, comparés à des mesures de porosité sur deux espèces de foraminifères planctoniques, du passé et de l’actuel. L’objectif est de proposer une première calibration porosité-températures afin d’affiner la comparaison avec les modèles climatiques passés.
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