La soutenance de thèse de Isabelle Deregnaucourt aura lieu le jeudi 17 décembre 2020 à 10h00.

Isabelle Deregnaucourt

La disparité, une métrique unifiée pour comparer les réponses de la biodiversité aux crises passées et actuelles : un test avec les ailes de libellules

Thèse de doctorat sous la direction de Romain Juliard et de Loïc Villier.

Composition du jury :

  • ‌M. Luc Abbadie Professeur, Sorbonne Université, Examinateur
  • M. Alexander Blanke, Professeur, Universität Bonn, Rapporteur
  • Mme Carolin Haug, Research associate, Ludwig-Maximilians-Universität München, Rapporteur
  • M. Adrien Perrard, Maître de conférences, Université Paris-Diderot, Examinateur
  • M. Jérémie Bardin, Ingénieur d’études, Sorbonne Université, Co-encadrant
  • M. Olivier Béthoux, Maître de conférences, Muséum National d’Histoire Naturelle, Co-encadrant
  • M. Romain Julliard, Directeur de Recherche, Muséum National d’Histoire Naturelle, Co-directeur
  • M. Loïc Villier, Professeur, Sorbonne Université, Co-directeur

Résumé :

Les organismes ont été, au cours du temps, fortement affectés par cinq crises majeures et les activités humaines mènent à une sixième. Il est difficile de comparer ces extinctions grâce à la richesse spécifique, en partie à cause de biais d’échantillonnage. La disparité, visant à quantifier la diversité morphologique, peut-être une approche pertinente. Le contraste entre la diversité taxonomique et morphologique a été utilisé pour étudier les propriétés des extinctions dans le registre fossile. La disparité a toutefois été rarement appliquée à la biologie de la conservation. Nous étudions, ici, l’impact sur la disparité des ailes d’Odonata (1) de l’artificialisation de l’occupation des sols et (2) de l’extinction de masse Permo-Triassique. Pour quantifier la morphologie alaire, nous avons élaboré un patron de base d’homologies de nervation alaire applicable aux espèces actuelles et fossiles. Nous avons, ensuite, utilisé la morphométrie géométrique et élaboré un set de landmarks et de semi-landmarks optimale. L’impact de l’artificialisation a été étudié sur des sites en Ile-de-France. L’artificialisation et la perte d’espèces n’a pas d’impact significatif sur la disparité, ce qui supporte un scénario d’extinction non-sélective sur la morphologie. Rien n’indique que la morphologie alaire puisse aider à identifier des espèces spécialistes ou généralistes. Aucunes différences significatives n’ont été observées entre la disparité et la diversité du Permien et du Trias. Des morphologies extrêmes perdues durant le Permien ont pu être compensées par de nouvelles morphologies extrêmes durant le Trias. Étant donné la résolution temporelle, les effets de la perte et récupération d’espèces ne peuvent être distingués. Les crises actuelles pourraient être comparables, dans leurs effets, aux extinctions de masses passées. Cependant, les données sur les actuelles devraient être élargies à toutes les espèces recensées à travers le monde et la résolution de l’échantillonnage fossile affinée.

Abstract

Organisms through time have been strongly affected by five major crises and human activities are leading to a sixth one. It is difficult to compare these extinctions using species richness, due, in part, to sampling biases. Disparity, aiming at quantifying morphological diversity, might be a relevant approach. The contrast between morphological and taxonomic diversity has been used to address properties of extinction events in the fossil record. Disparity has, however, rarely been applied in conservation biology. Here we investigated the impact on Odonata wing disparity (1) of land cover artificialization and (2) of the Permo-Triassic mass extinction. To quantify wing morphology, we assessed a basic pattern of wing venation homologies applicable to extant and fossil species. We then used a morphometric geometric approach and elaborated an optimal set of landmarks and sliding semi-landmarks. Impact of artificialization has been investigated on sites in Ile-de-France. Artificialization and loss of species do not significantly impact disparity. This support a scenario of a non-morphologically selective extinction. We did not found evidence that wing morphology might help recognition of specialized or generalist species. No significant differences between disparity and diversity of the Permian and the Triassic were observed. Extreme morphologies lost in the Permian may have been compensated with new extreme morphologies during the Triassic. Given the temporal resolution, effects of species loss and recovery cannot be distinguished. Current crises could be comparable in their effects to past mass extinction. However, data on extant should be broadened to all the species monitored worldwide and resolution of fossil sampling refined.

 

Publié le : 21/01/2021 11:42 - Mis à jour le : 20/02/2023 10:53

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