La soutenance de thèse de Maxime Lasseron aura lieu le mardi  3 novembre 2020 à 10h à l’amphithéâtre de la Galerie de Paléontologie et d’Anatomie Comparée.

Maxime Lasseron

Paléobiodiversité, évolution et paléobiogéographie des vertébrés mésozoïques africains et gondwaniens : apport des gisements du Maroc oriental

Thèse de doctorat sous la direction de Emmanuel Gheerbrant, de Nour-Eddine Jalil et de Ronan Allain.

Composition du jury :

  • Pr. Thomas Martin, Universität Bonn, Allemagne, Rapporteur
  • Pr. Guntupalli V. R. Prasad, University of Delhi, Inde, Rapporteur
  • Pr. Gloria Cuenca-Bescós, Universidad de Zaragoza, Espagne, Examinatrice
  • Dr. Steven C. Sweetman, Research Associate, University of Portsmouth, Royaume-Uni, Examinateur
  • Dr. Michel Laurin, Centre national de la recherche scientifique, CR2P-MNHN, Paris, Examinateur
  • Dr. Emmanuel Gheerbrant, Centre national de la recherche scientifique, CR2P-MNHN, Paris, Directeur de Thèse
  • Pr. Nour-Eddine Jalil, Muséum national d’Histoire naturelle, CR2P, Paris, France, co-Directeur de thèse
  • MCM Ronan Allain, Muséum national d’Histoire naturelle, CR2P, Paris, France, Encadrant de thèse

Résumé

L’évolution des vertébrés continentaux au Jurassique supérieur et au cours de la transition Jurassique – Crétacé reste mal connue et peu documentée. Cela est encore plus frappant pour les faunes du Gondwana, en particulier celles d’Afrique. Il s’agit pourtant d’une période pivot qui voit d’importants bouleversements paléogéographiques et l’apparition des grands clades modernes de vertébrés terrestres. La découverte, dans le synclinal d’Anoual (Oriental, Maroc), de nouveaux sites fossilifères, à Guelb el Ahmar (Jurassique moyen) et à Ksar Metlili (Jurassique supérieur – Crétacé inférieur), comble ces lacunes dans les archives fossiles et permet un nouveau regard sur cette période. Ces faunes de microvertébrés sont les plus riches et les plus diversifiées du Mésozoïque gondwanien. Ces deux sites ont livré plus de 53 000 microrestes identifiés de vertébrés continentaux. Notre étude systématique décrit et identifie 53 espèces distinctes à Ksar Metlili et 27 à Guelb el Ahmar, dont une des plus riches associations de micromammifères d’Afrique et du Gondwana. Les listes fauniques sont révisées et augmentées de quatre nouvelles espèces de mammifères et trois nouveaux cynodontes non mammaliaformes, ainsi que de potentielles nouvelles espèces de lépidosaures rhynchocéphales, d’amphibiens albanerpétontidés et de dinosaures hétérodontosauridés. Les rhynchocéphales présents à Guelb el Ahmar et à Ksar Metlili, tout comme les albanerpétontidés, pourraient appartenir à une même lignée évolutive, persistant au Maroc entre le Jurassique moyen et le Jurassique supérieur. Une analyse phylogénétique préliminaire des mammifères « dryolestoïdes » inclut pour la première fois les espèces de ce groupe décrites à Ksar Metlili. Elle suggère leur appartenance à un groupe monophylétique, confirmant les données morphologiques, et nous conduit à les classer au sein des Donodontidae, dont nous fournissons une diagnose émendée. Elle suggère aussi une parenté des Donodontidae avec les Zatheria, en cohérence avec le registre fossile africain, renouvelant la question de l’origine des Zatheria. Cette thèse met aussi en lumière l’ancienneté et une diversité significative du registre fossile mésozoïque africain des premiers Zatheria, ce qui ouvre des perspectives quant à l’histoire évolutive et paléobiogéographique des mammifères modernes (Theria). L’essentiel de la diversité des sites du synclinal d’Anoual est représenté par moins de 5% des éléments identifiés, le reste appartenant à un cortège de quelques taxons subautochtones. Des dendrogrammes de similitudes mettent en lumière une forte ressemblance entre les faunes des deux sites, qui questionne l’âge du site de Ksar Metlili, auparavant considéré comme berriasien. Des comparaisons fauniques à large échelle avec d’autres sites de la transition Jurassique – Crétacé et la présence de taxons reliques conduisent à proposer un faciès purbeckien et un âge Tithonien – Berriasien pour Ksar Metlili, ainsi qu’une réinterprétation de la limite Jurassique – Crétacé à la limite Berriasien – Valanginien. Les affinités paléobiogéographiques des microvertébrés d’Anoual révèlent une histoire paléobiogéographique complexe, liée à des événements de dispersion trans-téthysiens récurrents, à une importante composante pangéenne et à l’existence d’un provincialisme africain ou intra-africain dès la transition Jurassique – Crétacé.

Video URL
Soutenance Maxime LASSERON 3 Novembre 2020
2 h 40 min 11 s
Publié le : 03/11/2020 09:55 - Mis à jour le : 17/02/2023 17:31

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